Frédéric BATTEUX,
Directeur de l’Institut Pasteur de Lille
Le diabète de type 2 est en forte progression dans le monde entier. Cette progression est liée à l’évolution des modes de vie, surtout l’alimentation et l’activité physique. Le diabète et l’obésité touchent durement nos sociétés industrielles et leurs incidences sont particulièrement élevée dans notre région. Ainsi en France, plus de 4 millions de personnes diabétiques sont identifiées par l’assurance maladie, auxquelles il faudrait ajouter probablement 1 millions de personnes qui ignorent qu’elles sont diabétiques !
Le diabète est une maladie complexe mêlant facteurs génétiques et environnementaux dans un contexte de vieillissement des populations, qui font que les progrès pour mieux comprendre et ensuite mieux soigner les malades doivent s’attacher à avoir une approche holistique dans la recherche des causes et des conséquences de cette maladie. Le Centre National de Médecine de Précision des Diabètes PreciDIAB a ce d’original et de puissant qu’il regroupe sous une même bannière des chercheurs et des cliniciens qui partagent certes le même thème de recherche mais cultive leur complémentarité pour appréhender les aspects génétique, physiopathologique et clinique de cette maladie. Les résultats parlent d’eux-mêmes et à tout point de vue, que ce soit en termes de publications scientifiques, notamment dans le top 10% des revues mondiales, de succès dans des appels à projet nationaux et internationaux, de thèses soutenues, de brevets déposés, d’essais cliniques promus et de patients inclus. Il est indéniable que les recherches conduites dans le cadre du Labex EGID et de l’IHU-B PreciDIAB depuis 5 ans ont permis des avancées scientifiques et médicales majeures et des développements méthodologiques uniques.
Le diabète type 2 est largement accessible à la prévention. Il n’est donc pas surprenant que le champ de la recherche translationnelle couvert par PreciDIAB le soit également dans le développement d’action ciblées de prévention notamment à destination des populations les plus fragiles. C’est ainsi qu’est né le programme PrévenDiab qui a analysé près de 2500 paramètres cliniques, paracliniques et biologiques chez plus de 2000 participants, une analyse de ces mêmes personnes à trois ans vient juste de démarrer dans les centres de prévention de l’Institut Pasteur de Lille partenaire de cette initiative. A ce titre, je vous invite à lire le portrait de Coralie Berthier, responsable du Centre de Recherche en Prévention à l’Institut Pasteur de Lille.
L’Institut Pasteur de Lille soutient bien sûr la perspective de création de l’Institut de l’Obésité et du Diabète qui sera pour le campus Lillois et la région un élément permettant de capitaliser et d’amplifier les recherches conduites dans le cadre du Labex EGID et de l’IHU-B PreciDIAB. Cette perspective est d’autant plus réaliste qu’au-delà d’une réussite scientifique, PreciDIAB est aussi et surtout la réussite d’un collectif au service d’un projet ambitieux de dimension internationale. Nous pouvons être reconnaissant aux Professeurs François Pattou, Bart Staels et Philippe Froguel d’avoir non seulement porté le succès du Labex EGID et de l’IHU-B PreciDIAB mais aussi d’avoir entrainé dans leur sillage de jeunes chercheurs et chercheuses de talent qui sont et seront à même de poursuivre avec brio les recherches entreprises dans le domaine pour que la recherche sur le diabète et l’obésité demeure un axe scientifique et clinique majeure dans notre région.
Frédéric BATTEUX,
Directeur de l’Institut Pasteur de Lille
