Médecine génomique des diabètes

10% des diabètes précoces sont atypiques (non classifiés DT1 ou DT2). Or, 80% de ces diabètes ont une origine monogénique pour laquelle des traitements personnalisés efficace sont possibles. Ces formes monogéniques sont également présentes chez 5% des DT2 et 5% des obésités infantiles. Le développement de méthodes de Séquençage de Nouvelle Génération (NGS) laisse apparaitre la possibilité d’un diagnostic moléculaire ciblée permettant une médecine génomique personnalisée.

Responsable : Dr. Amélie Bonnefond

Médecine génomique des diabètes

Le DT2 est en effet considéré comme une maladie génétique complexe : la plupart des DT2 sont considérés comme des « formes polygéniques » qui dépendent de multiples variants génétiques communs agissant en combinaison avec des facteurs de risque environnementaux. Cependant, il existe aussi des formes plus rares et généralement plus sévères qu’on appelle « formes monogéniques », dans lesquelles une seule mutation génétique constitutionnelle est suffisante à entraîner le diabète le plus souvent précocement. Les investigations génétiques de ces formes monogéniques ont révélé des acteurs cruciaux impliqués dans le développement et la fonction des cellules β pancréatiques, avec à la clef la découverte de véritables « cas d’école » de médecine génomique personnalisée.

Dans ce projet, nous souhaitons séquencer les gènes impliqués dans les formes monogéniques de diabète et des maladies associées chez des patients avec un DT2 afin de lancer une étude interventionnelle sur l’adaptation du traitement et/ou l’investigation clinique spécifique d’organes. L’objectif est d’évaluer l’efficacité de ces interventions pour les patients et les gains en termes de santé publique.

Responsable : Prof. Philippe Froguel

Médecine génomique de l’obésité

Dans certains pays, jusqu’à 25% des enfants sont obèses, laissant présager une diminution de leur espérance de vie de 5 à 10 années. L’obésité de l’enfant est le facteur de risque dominant de l’obésité persistante de l’adulte et est associée à des retards scolaires et à un isolement social délétère. Souvent négligée l’obésité met de nombreux patients en impasse diagnostique et thérapeutique.

L’obésité commune est une maladie multifactorielle. Cependant, il existe une composante monogénique de l’obésité (phénotypiquement isolée ou syndromique) avec perturbations des circuits hypothalamiques de contrôle de l’appétit. Nous estimons qu’en France au moins 10 000 enfants ont une forme monogénique d’obésité, la plupart d’entre eux n’étant ni diagnostiqués ni pris en charge correctement. Nous avons été pionniers et leaders mondiaux dans l’identification des différents gènes d’obésité. Récemment il a été démontré qu’un médicament (setmelanotide – agoniste MC4R) diminuait durablement la faim et permettait une réduction importante du poids chez les porteurs de mutations pathogéniques de la voie de la mélanocortine.

Nous analyserons ici le génome d’enfants et adultes présentant une suspicion d’obésité monogénique non diagnostiquée à ce jour, et grâce à ce projet nous comptons débloquer les verrous diagnostiques de l’obésité sévère monogénique ouvrant la voie à une médecine de précision efficiente.

Le diabète dans tous ses états

Un blog consacré aux mille et une facettes du diabète.
Edité par Marc Gozlan, journaliste médico-scientifique