Un nouveau mécanisme favorisant la lithiase rénale. Une équipe de PreciDIAB identifie une mutation du transporteur d’oxalate SLC26A6 à l’origine d’une hyperoxalurie entérique héréditaire avec calculs rénaux.

La lithiase rénale est la maladie rénale la plus fréquente affectant 10 à 20% de la population des pays développés et sa prévalence est en constante augmentation. La lithiase rénale a des conséquences sociétales importantes du fait de ses complications aigües (prise en charge en urgence, traitement chirurgical) engendrant de nombreux arrêts de travail. Ainsi, les coûts directs et indirects de la prise en charge de la lithiase rénale sont évalués, pour un pays comme les États-Unis, à plus de 2 milliards de dollars par an, chiffre incluant plus de 3 millions de journées de travail manquées, pour prendre l’exemple de l’année 2000. De plus, la lithiase est associée à un risque augmenté d’insuffisance rénale chronique terminale, de diabète, ou de mort prématurée toutes causes confondues.

La lithiase rénale récidive fréquemment avec un risque évalué à 10% à 1an, 33% à 5 ans et 50% à 10 ans. Après la première récidive, le risque de récidive augmente et l’intervalle entre les crises de coliques néphrétiques se réduit. Ce caractère récidivant et les nombreuses conséquences de la maladie plaident en faveur d’une prise en charge préventive. Pourtant, après plusieurs décennies de recherche sur la lithiase rénale et ses causes, peu de progrès ont été fait permettant d’identifier les mécanismes à l’origine de la formation des calculs et par conséquent de définir des stratégies de prévention ciblées des calculs rénaux chez les patients à risque.

L’équipe amiénoise de PreciDIAB dirigée par le Prof ELADARI a identifié une nouvelle mutation du transporteur d’oxalate SLC26A6 chez une jeune femme présentant de multiples calculs rénaux à répétition. La modélisation 3D prédisait un effet délétère important de la mutation sur la stabilité et la fonction de la protéine. L’utilisation de modèle cellulaire a permis de confirmer que la mutation déstabilise l’ancrage de la protéine à la membrane cellulaire et diminue sa capacité de transport de l’oxalate. De plus la protéine mutée exerce un effet dominant négatif sur l’allèle normale du gène empêchant la fonction de la protéine non mutée. De façon importante, l’identification de la mutation a permis de comprendre le mécanisme à l’origine de l’hyperoxalurie chez la patiente et surtout de lui proposer un traitement efficace et grâce à cette approche de médecine personnalisée la patiente n’a pas récidivé depuis maintenant 3 ans alors qu’auparavant elle souffrait de plus de 4 crises de coliques néphrétiques par an.

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Edité par Marc Gozlan, journaliste médico-scientifique