L’Institut Pasteur de Lille déploie son étude clinique PrévenDIAB

Le diabète, qui touche autour de 6 % de la population des Hauts-de-France (sans compter les cas non diagnostiqués, qui monteraient sa prévalence à 8 %), augmente le risque d’un vieillissement cardio-vasculaire et neuronal accéléré. Les complications et la surmortalité associées à cette maladie chronique, qui touche majoritairement les classes sociales les moins favorisées, en font un enjeu majeur de santé publique.

Le Centre National PreciDIAB et l’Institut Pasteur de Lille (IPL), en partenariat avec la Fédération Française des Diabétiques, ont initié un projet innovant visant à prévenir l’entrée en diabète et le vieillissement accéléré, tout particulièrement chez les personnes en situation de précarité. Appelé PrévenDIAB, ce projet est dirigé par le Dr Jean-Michel Lecerf et sous la responsabilité médicale du Dr A. Gasch Illescas, dont l’équipe œuvre au protocole d’étude depuis un an. PrévenDIAB est un projet complet, incluant une étude épidémiologique et une étude interventionnelle, avec pour mission d’avoir un impact majeur en terme de santé publique et de proposer un véritable programme de prévention personnalisée aux populations en situation de précarité.

La première phase sera déployée d’ici quelques semaines au sein de la population du Centre d’Examens de Santé de l’Institut Pasteur de Lille. Il s’agira de sélectionner, dans les 18 mois à venir, un peu plus de 2 200 personnes parmi les quelques 15 000 consultants annuels au Centre d’Examens de Santé (dont plus de la moitié sont en situation de précarité). En complément de l’ensemble des données recueillies lors du Bilan de Santé, l’équipe PrévenDIAB recueillera un large panel de paramètres cliniques et anthropométriques, paracliniques, biologiques, comportementaux et environnementaux. Ces données nous permettront d’identifier les facteurs de risque du diabète et du vieillissement précoce chez les personnes les plus fragiles afin de leurs proposer une prise en charge personnalisée.

Sur les résultats de cette étude épidémiologique, nous pourrons déployer la seconde phase interventionnelle. Elle visera à proposer aux personnes volontaires les plus à risque un programme de coaching personnalisé afin de travailler avec eux pour adapter leurs habitudes de vie afin de prévenir, ou a minima retarder, l’apparition du diabète, du vieillissement accéléré et l’ensemble des complications qui y sont associées.

Ce projet nous permettra de comprendre de manière approfondie les associations entre les différents facteurs de risque d’entrée en diabète et de vieillissement accéléré, ainsi que les liens entre inégalités de santé et précarité afin de mettre en place des programmes spécifiques de prévention. C’est donc une page fondamentale qui s’ouvre à présent, pour l’équipe PréciDIAB et pour toute la communauté des scientifiques, des accompagnants et des patients concernés par le diabète. Nous espérons que les volontaires seront nombreux et que notre projet fournira les réponses à la hauteur des enjeux de santé publique.

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Edité par Marc Gozlan, journaliste médico-scientifique