De nouvelles recherches mettent en évidence le rôle du microbiome dans la fonction rénale et cardiaque

De nouvelles recherches, publiées dans Nature Communications, éclairent le rôle crucial du microbiome dans la santé cardiaque et rénale. L’étude, dirigée par Marc-Emmanuel Dumas, chercheur au sein du Centre National PreciDIAB, a mis en lumière la régulation d’un métabolite fabriqué par les bactéries de notre intestin, appelé triméthylamine N-oxyde (TMAO), qui est associé à un risque plus élevé de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral chez l’homme.

L’équipe de recherche a utilisé l’apprentissage automatique et des modèles précliniques de maladie pour fournir des informations précieuses sur les principaux facteurs qui influencent les niveaux de TMAO circulants chez les Européens adultes. Le TMAO, produit dans le foie à partir du métabolisme microbien dans l’intestin de la phosphatidylcholine et de la carnitine, composants du régime alimentaire occidental riche en graisses et en viande rouge, a été impliqué dans un risque plus élevé d’accidents vasculaires cérébraux et de crises cardiaques. Cependant, les mécanismes précis qui régissent ses niveaux dans la circulation sont peu connus.

Les résultats révèlent que la fonction rénale est le principal facteur prédictif des niveaux de TMAO circulants, la composition du microbiote intestinal et les habitudes alimentaires jouant un rôle mineur mais significatif. Ces résultats mettent en évidence la relation critique entre la santé des reins et la régulation du TMAO. Pour confirmer ces résultats, les chercheurs ont mené des expériences sur des modèles précliniques, démontrant que l’exposition à la TMAO entraînait une scarification des reins.

Par ailleurs, les patients recevant des agonistes du récepteur GLP-1, un médicament hypoglycémiant ayant des propriétés protectrices pour les reins, présentaient des niveaux de TMAO circulant significativement plus bas que les individus ne recevant pas ce traitement. Cette observation suggère un traitement à l’horizon pour atténuer le risque cardiovasculaire excessif associé à des niveaux élevés de TMAO.

Le Dr. Dumas, directeur du Projet de Recherche International CNRS – ULille – Imperial sur le Métabolisme Intégratif, et auteur principal de l’étude, précise : “Il existe aujourd’hui une abondante littérature sur le rôle du microbiome et du TMAO dans les maladies cardiovasculaires, et cette étude représente un nouveau développement montrant un effet direct sur la cicatrisation rénale en l’absence de risque cardiométabolique. Cela montre qu’il reste encore beaucoup à faire et appelle clairement à des travaux supplémentaires sur le rôle du microbiome sur l’axe cardio-rénal et les multimorbidités cardiométaboliques en général”.

 

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